D’un point de vue européen, l’image du
Soudan reste paradoxale… A la fascination suscitée par
l’histoire d’une des plus vieilles civilisations africaines,
viennent s’ajouter les images des conflits ethniques récents
et le portrait d'un régime intégriste et terroriste véhiculé
par la propagande américaine. |
Sans vouloir porter de jugement sur ce qui se passe au
Darfour et au Sud-Soudan, j’ai découvert un pays aux
paysages magnifiques et à la population très accueillante.
Les Soudanais et les Nubiens que nous avons rencontrés,
étaient très fiers de leur passé. Tous nous ont questionnés
sur nos motivations et sur notre programme de visite.
Khartoum et la Nubie m’ont paru très apaisés : nous avons
parcouru plus de deux mille kilomètres sans la moindre
escorte policière : ce qui serait impensable en Egypte, par
exemple. |
Passionné depuis l’enfance par l’Egypte ancienne, j’avais
visité la Nubie égyptienne en mars 2001. A l'époque, j’étais
rentré en France avec le désir de visiter l’autre Nubie : le
pays des Pharaons noirs… Lors de sa diffusion, j’avais suivi
l’émission Ushuaia sur le Soudan avec beaucoup d'attention.
Quand j’ai découvert qu’il était possible de visiter ce pays
avec Claude Rilly le spécialiste du méroïtique, ma décision
était prise… |
Après avoir vaincu les réticences de ma famille, je
réservais mon voyage. Le 4 février 2006, je m’envolais vers
Khartoum… Ce voyage a été au-delà de toutes mes espérances.
Nous avons visité tous les sites en étant toujours seuls, ce
qui nous a permis de prendre notre temps. Claude Rilly a su
nous faire partager sa passion pour l’histoire de ce pays.
Nous avons pu jouer aux archéologues en herbe en nous
intéressant aux nombreux tessons de poterie présents sur les
sites. Enfin, nous avons pu côtoyer cette population
accueillante qui faisait trembler jadis les pharaons
égyptiens. |
Partir à la découverte du pays des Pharaons noirs reste de
nos jours une belle aventure culturelle. Une partie de moi
n’est pas rentrée en France le 19 février : elle se promène
toujours entre Méroé et Kerma, le long de la piste
qu’empruntaient les rois méroïtiques lors de leur
couronnement…. |
Pour conclure je citerai le professeur Jean Leclant qui
parle du Soudan ainsi : « Au bord d'un fleuve grandiose,
dans le silence d'une quasi-solitude, c'est chaque matin le
spectacle fascinant de la naissance du monde avant que
l'homme ne soit venu l'abîmer par ses inventions modernes.
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